L'ouverture du rap US aux minorités ? : la saga musique (1/4)

Parce que trop de courants musicaux sont encore inconnus voici une petite saga qui devrait vous en apprendre un peu plus sur les différentes pratiques qui ont eu un peu de mal à traverser les ondes. Trop originales, trop fermées, ou encore trop récentes, les raisons sont nombreuses. Pour ce premier épisode, j'ai décidé de mettre en avant des rappeurs US qui bousculent les clichés.


L'imaginaire collectif façonne-t-il et continue-t-il d'alimenter toutes sortes de clichés autour du rap ? A priori, oui. Un joint de beuh, des grosses voitures, des bijoux, des guns, des filles transformées en objets sexuels...Un clip de rap ne serait rien sans ce cocktail qui a été usé et réutilisé jusqu'à épuisement. Ceci étant, il semblerait que ces dernières années, le rap US connaisse une ouverture surprenante, mais très intrigante. Des minorités s'expriment, et semblent se façonner des places importantes dans ce milieu.




Une ouverture essentielle ?

Pour moi, c'est un phénomène s'apparentant plutôt à de la nouveauté et à de l'ouverture. Tout cela, étant fortement lié à l'évolution et à la brèche que connaît le rap US depuis 2011, avec notamment le coming-out de Frank Ocean,- membre de Odd Future- ayant déclaré être bisexuel avant la sortie de son album "Channel Orange". Aussi, de nombreux rappeurs clament aujourd'hui haut et fort leur "gay friendly" attitude, comme Macklemore et son fameux titre "Same Love" ou encore Azealia Banks. Plutôt renversant quand on se rappelle des paroles de Snoop Dog annonçant que "les gays ne seraient jamais totalement accepté dans le milieu du rap" ou encore du slogan "no homo" clamé par Cam'Ron en 2003... L'homosexualité devient, au sein du rap, et comme elle est censée l'être dans tous les milieux d'ailleurs, acceptée. Je vous propose ici de découvrir quelques personnalités à suivre de près.


Caushun et Deadlee, les précurseurs

Caushun - Get Ya Ass Up

Tout a commencé avec Caushun en 2003, le premier à clamer ouvertement son homosexualité dans le milieu. Il ne s'agira en fait que d'un canular fait par ses producteurs pour vendre plus de disques -côté éthique, on repassera- mais cela a permis de montrer que l'orientation sexuelle des rappeurs avait une importance de taille dans leur carrière.


Deadlee - Good Soldier II

Deadlee, rappeur Angelonos, fut le premier à se marier avec son compagnon et à se lier à la communauté LGBT. Deadlee nous offre des paroles franches sur ce qu'il a subi et vécu du fait d'être homosexuel, notamment de l'incompréhension de son père et le jugement que les autres ont portés sur lui, l'appelant un pécheur. Néanmoins il termine par dire qu'il est qui il est et qu'il n'en a pas honte, le tout sur un beat simple et aucun cliché visuel de type diva, cheveux longs et vernis à ongles. Mais vous allez voir que certain ont osé sortir la panoplie de diva et s'en sortent vraiment bien !


Mykki Blanco et Le1F : le coup de coeur.



Mykki Blanco - Gettin Wavy

Le1f - Wut

Mykki Blanco et Le1f sont certainement les plus connus et les plus assumés que le milieu du rap US puisse connaître actuellement. Tous deux amis s'aident à réaliser leurs albums ; on retrouve en effet régulièrement les mêmes sonorités et thèmes chez chacun. Si Mykki Blanco se rapproche un peu plus des sons qu'on entend en ce moment dans le rap US, Le1f nous surprend aussi avec la rapidité de son flow. Depuis 2011, ils postent leur sons sur YouTube, et soignent énormément leur visuel ainsi que leur apparence !


Sissy Rich : la diva.

YOU WANNA SEE A WORLDSTAR ?

Sissy Rich, une diva donc, poste ses sons en 2011 sur YouTube. Il vous demande à tous si vous avez déjà vu une "worldstar" sur un clip tout pourri -qu'on se le dise- en reprenant tous les codes du rap : money, bling-bling, punchline et rinçage d'ego. Les ongles manucurés et les sacs Louis Vuitton autour du bras en plus.


Cakes Da Killa, le plus original.

Cakes Da Killa - Goodie, Goodies

Cakes Da Killa est pour sur le plus original du courant. Un monde de rap édulcoré et électrifiant, ultra esthétisé, où le clip a beaucoup, voire plus d'importance que sa musique. Cependant, il refuse d'être catégorisé et nous rappelle que

"Le fait de parler de mes préférences sexuelles dans mes textes ne le définit en rien comme rappeur." 
(source : Le Tag Parfait)


Katey Red et Big Freedia : Sissy Rapper de la Nouvelle Orléans.

Katey Red - Where Da Melph At ?

On sait pas trop si le clip de Katey Red est un trip sous acide ou une ode au twerk, mais quoi qu'il advienne c'est certainement une personne qui ne se prend pas au sérieux !  Elle nous vient de la Nouvelle-Orléans, ville du bounce, de la fête et a lancé le mouvement des Sissy Rappers avec Big Freedia et Sissy Nobby.

"Ici, à la Nouvelle-Orléans, tu es respecté si tu sais bien faire la fête. Les rappeurs gays comme Freedia, Nobby et compagnie ne sont pas catalogués comme c’est le cas ailleurs. Tout ce qui compte, c’est de savoir casser la baraque."


Le documentaire "No Homo" de Ja'Tovia Gary


Et on se retrouve pour un article sur la grime music !

Merci à Lisa pour les sources et l'idée d'article !
EKT!


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