Mioshe, peinture murale, illustration...et quelques questions.



MioSHe, artiste plasticien, est un ancien étudiant des beaux arts de Rennes qui a commencé à graffer à Nantes. Aujourd'hui vous avez peut-être croisé ses oeuvres sur les murs de la ville de Rennes, et rien que pour vous il répond à nos questions :

MioSHe, c'est un graffeur et un illutrateur ? C'est ça ? Que peut-il nous dire pour s'introduire ?


Graffeur pas véritablement, je ne pratique quasiment plus l'aérosol et je me suis éloigné de la culture purement " Hip Hop" depuis déjà quelques années. Disons que je fais principalement de la peinture murale et des illustrations.

Comment décrirais-tu ton univers ?



Tu mélanges l'esprit de certaines scènes de la peinture de la rennaissance flamande (Bruegel par exemple), avec quelque chose de plus actuel : des formes minimales à l'aplat, des décors urbains et à la fois bucolique, des gens qui interagissent de manière bizarre, qui se baignent, qui se prennent en photos...


Qu'est ce qui a fait que tu t'es plus aisément orienté vers la peinture murale? Et avec quels matériaux travailles-tu ? 




C'est le format démesuré des murs qui me séduit dans le fait de peindre à ciel ouvert, c'est aussi une sensation assez spéciale de se dire que pour un moment indéterminé on va faire partie des murs d'une ville. J'ai d'abord peint à la bombe pendant une bonne dizaine d'année, mais depuis 3 ou 4 ans, je suis passé à l'acrylique.


Quelle vision portes-tu sur le graffiti, cette forme d'expression un peu particulière ?


Le graffiti est compliqué à situer dans une pratique et un espace temps, c'est une inscription sur un mur, ça peut être autant les peintures primitives des grottes de Lascaux qu'un tag pourri dans la rue. Mais dans notre culture contemporaine, le graffiti c'est un mouvement lié à la culture hip-hop, et aussi partiellement à l'outil aérosol.


Tu as tout de même réalisé une fresque de 180m² sur le Boulevard Voltaire de Rennes, comment ca s'est passé ? C'est un espace public, et donc hyper fréquenté, comment tu perçois le fait d'avoir une visibilité aussi grande que tu ne pourrais pas acquérir si tu avais fait cela uniquement en galerie ?


Nous avons réalisé cette fresque à deux, avec l'illustrateur et musicien Benoit Leray, et avons collaboré avec la MJC Antipode. Nous avons fait ça pour l'amour de l'art, gracieusement. Comme tu le dis, c'est la visibilité, l'avantage par rapport à l'aspect "initié" et plus imperméable de la galerie. Les œuvres dans la rue n'ont pas de filtres, pas de scénographie, pas de cartels, elles sont encrées dans le brut de la vie quotidienne et c'est ça qui est grisant.


Tu fais aussi de l'illustration, peux tu nous en dire un peu plus sur cet aspect là ?


Seul le support change, quand je fais des illustrations j'utilise un ordinateur et une palette graphique. Ou des stylos billes....


Quelles sont les œuvres que tu pourrais mettre en avant ? Dont tu es le plus fier ?


Le Projet Pilot oeuvre collaborative avec Elsa Quintin, une série de dessins géants réalisés depuis 2010 uniquement au stylo bille.


Tu participes actuellement au festival Urbaines sur Rennes, ou au Teenage Kicks, que penses-tu du fait que la culture de la rue soit mise en avant dans des expos dites plus conventionnelles ? Y'a une évolution et une reconnaissance du graffiti qui a opéré en une décennie, que penses-tu de tout cela ?

Tout cela est plutôt bon signe, la rue devient un véritable terrain de créations débridées tout devient possible, peintures, installations, happenings, détournements, continuons dans ce sens ! 


Festival Urbaines, du 9 au 22 Mars à l'Antipode


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